Je vais essayer de vous conter une journée à N'Tonimba.
Le jour se lève vers 6h30, les oiseaux chantent depuis un bon bout de temps et le coq aussi. Nos nuits ne sont pas courtes car on se couche vers 9h30.
7h : la cloche sonne pour une invitation à la prière du matin à laquelle nous n'assistons pas : tout est en bambara, nous sommes excusés.
7h15 : petit déjeuner en compagnie des deux prêtres du centre de formation des cathéchistes où nous logeons et de soeur Catherine, toujours très gaie. La journée commence bien. L'un des prêtres est italien et, bien que vivant au Mali depuis près de vingt ans, il apprécie toujours l'expresso que souvent il a préparé. Pain frais, miel, confitures,...et même du beurre, nous sommes gâtés.
Retour à la chambre où la douche du matin est rapide l'eau du réservoir étant plutôt fraiche. On l'apprécie mieux le soir : elle est parfois très très chaude.
Ensuite, au travail ! Et ces jours-ci il y en a. Jean-Jacques avec l'aide de Guillaume fait rentrer les matériaux par tonnes.
Quant à moi j'essaye de m'intégrer au village surtout auprès des femmes. Je baragouine un peu le bambara, quelques gestes et on se comprend. Je vais même au jardin repiquer des choux par petits carrés, on en met neuf … pas compliqué. Par contre la terre est dure et basse comme chez nous. On cueille des tomates pas mûres du tout afin de supporter le voyage au marché. Moi je choisis les bien rouges. Elles sont étonnées mais je les consomme de suite moi. Quelques oignons, histoire de me rappeler notre village. Ca fera une bonne salade ce soir.
On rentre car, vu la hauteur du soleil, il est passé midi. Tout sur la tête : la cuvette, le sac de cinq kilos de légumes plus le bois pour le petit feu sans oublier bébé sur le dos et en route. Il faudra un peu de temps avant de manger because le riz n'est pas cuit. Pour patienter je leur fait un sandwich et un café : « acadi » « c'est bon » disent-ils.
Jean-Jacques rentre de son marché avec des barriques sur la galerie du Pajero. Le sable et le ciment arriveront par camion 6 roues en fin d'après-midi ou au « petit soir ».
Desséchés nous rentons vers 17h à la case départ afin de nous rafraichir par une douche chaude, laver un peu de linge à l'africaine en entendant sur les murets (c'est sec en 1h), mon fil à linge et mes huit pinces ayant disparu. Un peu de repos.
A 19h la cloche nous rappelle qu'un bon potage, quelques pâtes (because l'Italie), un peu de riz ou de tô, une mangue et une papaye nous attendent.
Super journée pleine de rencontres et d'enrichissement, tant en langage qu'en questions de part et d'autre : « et en France, comment poussent tes choux, tes oignons, et tes tomates ? ». Difficile de comparer, on adapte mais des copains agriculteurs seraient les bienvenus... sans leurs tracteurs.
Un bonne nuit nous attend, pas trop chaude. 28°C le soir, un drap suffit. Temps rêvé pour nous. 23°C le matin, c'est un peu frais, on endure un polaire légère pour le p'tit dèj.
La chouette effraie a le même cri que chez nous. Elle nous souhaite « ani sou » « bonne nuit ».